שבת Shabatt et fêtes : y faire une מקרא קדש
"mikra kodesh", une "lecture de sainteté".

Ces extraits sont issus d'un vaste travail, non encore publié, qui est une étude des commandements (en plus du livre "La Bible Plus Justement").
L'étude n'est pas finalisée. Elle ne le pourrait sans les manuscrits originaux légués par Moïse, voire d'autres complétant les siens. L'humanité ne dispose aujourd'hui que de copies, toutes plus ou moins susceptibles d'erreurs.
Les buts recherchés sont le rétablissement d'une connaissance plus juste de la Foi d'Israël ou israélisme, et une mise en pratique plus juste de ce qu'elle demande.

En hébreu, un commandement se dit מצוה une mitsva. Des commandements מצות des mitsvot.

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Dernière révision de cette page : 11 septembre 2013.



Sens des mots מקרא קדש (se prononcent "mikra kodesh") :
"convocation sainte" ou "lecture sainte" ?

Lors du Shabatt (7ème jour de la semaine : samedi) et des jours de fêtes, la תורה Tora parle de מקרא קדש "mikra kodesh".
Quels sont ces jours, et de quoi s'agit-il ?
L'étude ci-dessous s'efforce d'y répondre. Elle peut paraître "technique" et "assommante". Les références bibliques sur lesquelles elle s'appuie sont citées dans le développement du sujet, et d'autres sont données en fin de page. Qui préfère éviter l'étude et les recherches peut se rendre directement à la conclusion .

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Quels sont ces jours ?
Ils sont clairement identifiés. En voici les références dans l'ordre de la Tora :

- Exode XII 16 : au premier et au septième jour de חג המצות Hag Amatsot la fête des Azymes (cette fête est ainsi nommée par la Tora. Elle a été nommée à tort פסח "Pessah" par le judaïsme).

- Lévitique XXIII 3 : au septième jour de la semaine, jour du שבת Shabatt (le samedi).

- Lévitique XXIII 21 : au jour de שבעות Shavouhot, la fête des Semaines.

- Lévitique XXIII 24 : au premier jour du septième mois, lors de יום תרועה Yom Térouha (cette fête est ainsi nommée par la Tora. Elle a été nommée à tort ראש השנה "roch achana" par le judaïsme).

- Lévitique XXIII 27 : au dixième jour du septième mois, soit lors du יום הכפורים "yom akipourim", appelé aussi "yom kipour", "kipour", ou encore "grand pardon" dans la francophonie.

- Lévitique XXIII 35 : au quinzième jour du septième mois, lors de חג הסכת Soukote (ou soucoth, soukoth, sukot, et autres variantes orthographiques).
(Soukote est appelée parfois aussi la "fête des cabanes", "fêtes des huttes", ou encore "fête des tentes").

- Lévitique XXIII 36 : au vingt-deuxième jour du septième mois, lors de יום העצרת Yom Atsérèt (appelé par le judaïsme "chémini atsérèt").

Ces références ne sont pas les seules. La Tora rappelle plusieurs fois ces commandements.


De quoi s'agit-il ?
Les mots מקרא קדש "mikra kodesh", souvent présents dans la Tora, ont longtemps été compris dans le sens de "convocation sainte", et ainsi traduits. Mais, la Tora n'indique nulle part en quoi consiste concrètement une "convocation sainte". Ceci conduit alors à s'interroger, et, selon le sens donné, ce serait ou non un commandement.
Exemple : מקרא קדש יהיה לכם "une (convocation ou lecture ?) sainte il y aura pour vous". Que signifient ces mots ?
- Avec le sens de "convocation sainte", sans savoir en quoi cela consiste concrètement, ces mots, מקרא קדש יהיה לכם "une convocation sainte il y aura pour vous", seraient alors une sorte de déclaration du texte, et la question subsiste : "a-t-on quelque chose à faire ?"
- Avec le sens de "lecture sainte", מקרא קדש יהיה לכם "une lecture sainte il y aura pour vous", ce qui est à faire concrètement est clairement exprimé : c'est une "lecture". Ce serait alors un commandement.
Cette étude s'efforce de se prononcer entre les deux sens.

"Convocation" ou "lecture" ?
Selon la mémoire collective du peuple d'Israël, durant l'exil, il s'agirait de faire une lecture de la Tora, bien que cette même mémoire collective et les traductions "officielles" aient retenu le sens de "convocation" et pas celui de "lecture". Ce sens de "lecture" semble possible et juste en tenant compte des lettres ק ר א qui composent le mot מקרא (dont le sens est recherché) et constituent aussi la racine du verbe לקרא "lire". De plus, l'idée d'une lecture publique est explicitement présente en Exode, XXIV, 7 (une lecture du Livre de l'Alliance faite par Moïse "aux oreilles du peuple") et en Deutéronome, XXXI, 10-13 (commandement de lecture de la Tora). Ces deux versets ne font aucun doute sur le sens de "lecture" (verbe לקרא "likro" "lire").
Sauf erreur, cette explication, qui est compatible, peut alors être retenue. Elle serait même la seule à retenir pour comprendre et traduire les mots מקרא קדש "mikra kodesh" qui prendraient alors le sens de "lecture sainte" et non de "convocation sainte" (lire ce qui suit après la remarque ci-dessous).
Remarque concernant l'hébreu contemporain :
Cette hypothèse choquerait peut-être l'hébreu dit moderne (ou contemporain) qui emploie קריאה "kriha" pour "lecture" (ou קריאת "krihatt" dans un "état construit", comme dans l'expression קריאת התורה "krihatt atora" "lecture de la Tora").
Cependant, en hébreu biblique, le verbe לקרא "likro" peut prendre autant le sens de "convoquer", "appeler", que celui de "lire". Ce sont deux homonymes ayant aussi le même infinitif. Pour le verbe לקרא "likro" dans le sens de "lire", et à l'infinitif, se référer à : Jérémie, XXXVI, 8 et LI, 63 ; et, dans le sens de "convoquer", "appeler" ou encore "proclamer", à l'infinitif aussi, se référer entre autres à : Genèse, IV, 26, Exode, X, 16, Nombres, XVI, 12.
Ces références indiquent bien que les deux verbes ont le même infinitif, et sont composés des mêmes lettres à la racine. Ainsi, sans différence entre les deux verbes, l'ajout du préfixe מ "mem" à la racine (pour composer מקרא "mikra", dont le sens est recherché) peut aussi bien donner "convocation" que "lecture".
Traduire מקרא קדש "mikra kodesh" par "lecture sainte" au lieu de "convocation sainte" n'a donc rien de choquant depuis l'hébreu biblique. C'est l'hébreu dit "moderne" qui semble avoir dévié en ayant construit קריאה "kriha" plutôt que conserver מקרא "mikra". Ce mot, קריאה "kriha", de l'hébreu moderne, n'est pas trouvé dans la Bible. Malheureusement, le mot מקרא "mikra" (dont le sens est recherché) n'est pas non plus trouvé dans la Bible dans le sens incontestable de "lecture". Si c'était le cas, cette recherche n'aurait pas lieu d'être.

Les détracteurs de cette traduction par "lecture" pourraient encore rétorquer que le texte s'exprime le plus souvent à la troisième personne du singulier, יהיה, "il y aura" (exemple : מקרא קדש יהיה לכם, une forme impersonnelle), alors que pour s'adresser aux Israélites l’Éternel emploierait la deuxième personne du pluriel, וקראתם "vous lirez". Un tel exemple, à la deuxième personne du pluriel, existe. Il est trouvé en Lévitique, XXIII, 21, וקראתם "vous lirez". Il y a aussi, en Deutéronome, XXXI, 11, des paroles de Moïse adressées à la nation d'Israël. Elles emploient la deuxième personne du singulier :
תקרא את התורה "tu liras cette Tora". Cette dernière référence est incontestable sur le sens de "lecture".
Il est encore important d'observer que tous les cas en lesquels les mots מקרא קדש "mikra kodesh" sont employés dans la Tora peuvent être lus avec le sens de "lecture sainte", au lieu de "convocation sainte", sans qu'il y ait d'incompatibilité avec le reste du verset ou du contexte. Aucun cas d'exception n'est relevé. Au contraire, les cas d'utilisation renforcent encore le sens de "lecture sainte". Parmi ces cas, le plus important est celui du verset Lévitique, XXIII, 21, véritable clé de voûte de cette recherche :
וקראתם בעצם היום הזה מקרא קדש יהיה לכם
"Et vous lirez en ce jour. Une lecture sainte, il y aura pour vous."
- Ce verset est ainsi traduit (ci-dessus) avec le sens de "lecture", le seul possible. Car, le traduire avec le sens de "convoquer" mène à une impasse : "Et vous convoquerez en ce jour". Mais, convoquer qui, et à quelle fin concrète ?
- Certaines autres traductions ont donné aux premiers mots le sens de : "Et vous proclamerez en ce jour". Mais proclamer quoi ? La phrase s'arrête. S'il s'agit de proclamer un jour "saint", il doit être commencé la veille, donc proclamé la veille, non le jour même. Cette traduction n'est donc pas possible.
- Autre traduction rencontrée aussi : "Et vous célébrerez ce jour". Mais, traduire le verbe לקרא "likro" par "célébrer" n'est pas une traduction fidèle, et, là encore, la phrase s'arrête. Célébrer quoi ? De même qu'au sens précédent, s'il s'agit de célébrer un jour "saint", il doit être commencé la veille, donc célébré dès la veille, non le jour même. Traduire par "célébrer" ne se peut non plus.
Les sens de "convoquer/convocation", "proclamer/proclamation", ou encore "célébrer/ célébration", sont donc incompatibles avec ce verset, ce qui les rend douteux, voire à écarter.
Avec le sens de "lire/lecture", il n'y a pas d'incompatibilité : ce verset, Lévitique, XXIII, 21, s'adresse aux Israélites, et leur demande donc de "lire", faire une lecture. Il ne peut s'agir de "convoquer", "proclamer" ou "célébrer", car seul l’Éternel peut décider qu'un jour est une "fête religieuse", un jour "saint", et "convoquer" en ce jour. Le sens de "convocation sainte" ne serait donc pas possible, car demander aux hommes de "proclamer" ou "célébrer" une "convocation sainte", alors qu'il s'agit du domaine de Dieu, n'est pas un sens plausible.

Les mots מקרא קדש "mikra kodesh" "lecture sainte" sont répétés pour chaque solennité comme sont exprimés les autres commandements rattachés à cette solennité. C'est donc vraisemblablement un commandement qui est exprimé comme les autres. Ce commandement signifierait : "en ces jours, vous devrez faire une lecture sainte".
Avec le sens de "convocation" il y aurait incompatibilité avec un ordre ou commandement exprimé par les versets, puisque Dieu seul peut déclarer une "convocation sainte", et non les hommes. Avec le sens de "lecture" il n'y a pas d'incompatibilité avec l'expression d'un commandement.

Enfin, le sens de "lecture" peut encore être confirmé par une autre voie : c'est le pluriel qui est parfois employé. Trois cas sont recensés, en Lévitique, chapitre XXIII, versets 2, 4 et 37. En ces références les termes מקראי קדש "mikrahey kodesh" se traduiraient par "lectures (au pluriel) de sainteté (au singulier)". S'il s'agissait de "convocations", alors la Tora accorderait le pluriel et dirait מקראי קדשים "mikrahey kdoshim" "convocations saintes". "Saintes" serait en accord avec le pluriel de מקראי "mikrahey". Or, ce n'est pas le cas, parce que קדש "kodesh" "saint" n'est pas un adjectif, mais indiquerait ce qui est à lire. Dans le cas d'un adjectif l'accord au pluriel devrait se faire. Le singulier de קדש "kodesh" "saint" indique donc ce qui doit être lu, c'est à dire le קדש "kodesh", soit un texte saint.
Le terme קדש "kodesh" "saint" désigne d'une manière générale ce qui touche à la religion, selon la Tora. Il est employé par exemple en : Exode, XXII, 31 ; Exode, XXVIII, 2 et 4 ; Lévitique, XVI, 4. En ces références, le terme קדש "kodesh" "saint" n'est pas en accord avec le pluriel qui le précède, comme dans l'explication ci-dessus. Autre référence en laquelle קדש "kodesh" "saint" désigne ce qui est "religieux", en général : Lévitique, XII, 4.
Le terme קדש
"kodesh" peut aussi être un nom commun, dans ce même sens de "religieux", en général. Un tel exemple se trouve en Lévitique, X, 10 (הקדש "le kodesh", soit ce qui est saint, ce qui touche au domaine religieux et sa pratique).
Un autre exemple de nom commun s'observe en Exode, III, 5. Le verset s'exprime par une forme grammaticale dite "état construit". Là encore, le mot "kodesh", qui est employé dans ce verset, n'est pas un adjectif. Car, l'on peut observer qu'il n'est pas accordé avec le mot précédent qui est féminin singulier. La bonne traduction de ce verset serait "un sol de sainteté" ("sainteté" : nom commun, qualité de ce qui est saint), et non "un sol sacré" (sacré : adjectif) comme dans une traduction rabbinique erronée.
Le mot קדש "kodesh" est aussi employé par l'hébreu contemporain dans un sens désignant globalement tout ce qui touche à la religion (הקדש "akodesh" "le kodesh", ce terme hébreu est aussi employé par les Israélites et les Juifs francophones). L'hébraïsant "moderne" ne devrait donc pas être choqué de cette explication.
En reprenant cette explication (sur "le קדש" "kodesh", la "sainteté") pour vérifier si elle peut correspondre au sens de "convocation" (pour le mot מקרא "mikra"), soit une "convocation à la sainteté" (à la place de "lecture de sainteté"), cette correspondance n'apparaît pas vraisemblable. Car, appeler à la sainteté seulement certains jours (indiqués ci-dessus) ne correspond pas à la Tora qui demande de l'être toujours, sans distinction de jours (les références sont nombreuses, entre autres : Lévitique, XI, 43 ; XX, 26, etc.).


Conclusion
La réflexion et l'étude des cas fait pencher la balance pour comprendre et traduire les mots מקרא קדש "mikra kodesh" par "lecture sainte". Ce sens et cette traduction du mot מקרא "mikra" par "lecture" se retrouvent ailleurs :
- Le תנ״ך tanakh, soit la Bible hébraïque, est aussi appelé מקרא "mikra" ("la mikra").
- Les fidèles du karaïsme (en savoir plus), sont appelés בני המקרא "bnei amikra", littéralement "les fils de la mikra", ce qui se traduirait par "les lecteurs" ("les lecteurs bibliques").
C'est un second nom qui leur est donné, en plus de celui de קראים "karaïme" "lecteurs" (en hébreu), (ils sont appelés "karaïtes" en français).
Dans ces appellations, מקרא "mikra", בני המקרא "bnei amikra", קראים "karaïme", est retrouvé le mot "mikra", avec le sens de "lecture". Celui de "convocation", souvent présent dans les traductions bibliques, ne peut s'y retrouver.
"Convocation sainte", traduction souvent rencontrée, est probablement un sens faux et égarant. Car, le lecteur qui cherche à comprendre cette "convocation" se questionne de la sorte :
"Je suis appelé, convoqué. Que dois-je faire ?".
Un tel mauvais questionnement conduit alors à de mauvaises réponses quant à ce qu'il faut faire ou ne pas faire.

Le sens le plus probable, "lecture", ne conduit pas à se poser des questions telles que "que dois-je faire ?" (cf. ci-dessus).
Ce sens de "lecture" conduit à comprendre le commandement qui est exprimé.
Les sens à retenir seraient :
- Au singulier : מקרא קדש "mikra kodesh" "lecture de sainteté", soit la lecture d'un texte religieux, un texte "saint", c'est à dire un texte divinement inspiré (cf. ce qui suit).
- Au pluriel : מקראי קדש "mikrahey kodesh" "lectures de sainteté", soit la lecture de textes religieux, des textes "saints", c'est à dire des textes divinement inspirés (cf. ce qui suit)..
Un texte "saint" ou "de sainteté" à lire serait un de ceux écrits par משה Moïse (se référer à l'Exode, XXIV 4 ; les Nombres, XXXIII, 2 ; le Deutéronome, X 4 et XXXI 9, entre autres références). La Tora est l'ensemble des textes légués par Moïse.
Malheureusement, il faut savoir que les originaux écrits et légués par Moïse sont à ce jour perdus. La seule תורה Tora actuellement connue est le חומש "houmach", en français le Pentateuque. Ce serait de nos jours l'ensemble de textes le plus approprié pour remplir cette מצוה mitsva, ce commandement.

S'il n'est possible d'organiser ou se rendre à une lecture publique, une lecture personnelle peut se faire en remplacement.
Personnelle ou publique, cette lecture doit être faite en hébreu, la langue de la Tora. Sa traduction dans une langue comprise est souhaitable, même nécessaire si l'hébreu ne peut être lu et compris.

Références complémentaires :
- Versets employant מקרא קדש au singulier et faisant une phrase complète
מקרא קדש יהיה לכם "une lecture de sainteté il y aura pour vous" : Exode XII 16 ; Lévitique XXIII 7 ; Lévitique XXIII 21 ; Lévitique XXIII 24 ; Lévitique XXIII 27 ; Lévitique XXIII 36 ; Nombres XXVIII 25 ; Nombres XXVIII 26 ; Nombres XXIX 1 ; Nombres XXIX 7 ; Nombres XXIX 12.

- Versets employant מקרא קדש au singulier et faisant une phrase incomplète
מקרא קדש "lecture de sainteté" : Exode XII 16 ; Lévitique XXIII 3 ; Lévitique XXIII 8 ; Lévitique XXIII 35 ; Nombres XXVIII 18.

- Versets employant מקראי קדש "mikrahey kodesh" au pluriel : Lévitique XXIII 2 ; Lévitique XXIII 4 ; Lévitique XXIII 37.


Si vous ne l'avez fait, visitez la page qui présente l'israélisme
Ne manquez pas de lire aussi "La Bible Plus Justement"

 




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